Par Olivier Ferland, Direction des services aux organisations
Plusieurs pratiques peuvent être mises en place dans les organisations afin d’améliorer les fonctions cognitives et émotionnelles du personnel. Il y a toutefois un risque de résistance de la part des équipes de travail face à l’émergence de ces nouvelles façons de faire.
Cette capsule vous permettra d’en connaître davantage sur les différentes façons de démocratiser les pratiques favorisant un bon travail neuronal en milieu organisationnel, notamment sur les stratégies de mise en œuvre, les pratiques intéressantes axées sur la neuroscience et l’exploration d’un nouvel outil à des fins de rétroaction de la part des gestionnaires.
QUELLES STRATÉGIES À METTRE EN ŒUVRE POUR ENCOURAGER LES ÉQUIPES ET LES GESTIONNAIRES À UTILISER LES NEUROSCIENCES À DES FINS D’AMÉLIORATION CONTINUE?
Comme la culture d’une organisation est, entre autres, un agrégat des comportements et mentalités des individus, la transformation de ceux-ci permet d’amorcer des transformations durables. Voici trois conditions qui facilitent le changement d’état d’esprit des personnes :
- Les individus peuvent changer d’idée s’ils en voient l’intérêt et s’ils sont globalement en accord avec les changements proposés.
- Les individus doivent avoir les compétences nécessaires pour effectuer ce changement.
- Les employé·es doivent avoir des exemples concrets de personnes pour qui ils ont du respect qui mettent en pratique les comportements demandés.
QUELLES PRATIQUES INTÉRESSANTES AXÉES SUR LA NEUROSCIENCE METTRE EN PLACE DANS LA CULTURE ORGANISATIONNELLE?
L’expérience-employé représentant l’état émotionnel et cognitif de la personne tout au long de son parcours au travail, certaines découvertes issues du champ d’études des neurosciences peuvent nous informer sur les bonnes pratiques à intégrer afin de nourrir notre culture organisationnelle.
Respecter les moments de concentration et de pleine conscience
L’énergie du cerveau et la concentration se dissipent lorsqu’elles sont utilisées sur plus d’une tâche à la fois. Il est donc important de réserver des périodes pendant lesquelles les personnes peuvent se concentrer sans notification, communication ou interruption.
Favoriser les moments de méditation
Dans le même ordre d’idées, la méditation permet de muscler son cortex préfrontal et donc d’améliorer certaines fonctions du cerveau telles que : le contrôle des émotions, la résilience face au stress, l’augmentation de la période d’attention et la créativité.
Explorer la ludification
Les jeux d’apprentissage ont une double utilité – ils permettent de faire croire au cerveau qu’il s’amuse, ce qui est moins énergivore, et assurent ainsi une meilleure intégration des acquis.
COMMENT RECEVOIR UNE RÉTROACTION DE LA PART DES UTILISATEURS DE SERVICES GRÂCE À LA NEUROSCIENCE?
Les méthodes traditionnelles de rétroaction demandent aux personnes de témoigner de leurs expériences vécues à l’aide d’entrevues ou de questionnaires. La mémoire étant sélective, plusieurs facteurs extérieurs peuvent venir moduler leur évaluation. Ce biais de rétrospection peut constituer un frein important pour les organisations qui désirent concevoir l’expérience-employé pertinente et dynamique.
De nouvelles pratiques issues des neurosciences consistent à évaluer l’intensité émotionnelle. Comme les émotions restent plus longuement dans nos perceptions, il est plus utile de poser des questions sur le ressenti des personnes que sur leur expérience globale. De cette façon, il est plus facile d’identifier les zones de friction et les défis à relever.
Outils et pratiques tirés de :
The Psychology of Organizational Change: How Neuroscience Can Help Leaders
Chad Brooks / Business
International, 2023
Why does thinking hard make us tired?
Mo Costandi / Harvard Business Review
États-Unis, 2022
Série neuroscience – La neuroscience au service de votre entreprise
Pierre-Majorique Léger et Sylvain Sénécal /Revue Gestion
Québec, 2021
Les compétences du jeu vidéo pour le monde professionnel
Lisa Ferrer / Thot Cursus
France, 2022
We all get ‘’monkey mind’’ – and neuroscience supports the Buddhist solution
Alexandra Keeler / Big Think
International, 2023
A Wandering Mind is an Unhappy One
Jason Castro / Scientific American
États-Unis, 2010